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Massif de
Saint-Thierry
14-18
Services Sanitaires et Croix Rouge
Les blessés du front
Dans les tranchées mêmes, un poste de refuge est installé. C’est sous le feu que les médecins donnent leurs premiers soins aux blessés qui, après un pansement rapide, sont transportés ou conduits plus en arrière.
-Le pansement provisoire
En attendant les malheureux blessés n’ont d’autre ressource que d’utiliser leur pansement individuel pour pratiquer, seuls ou avec l’assistance d’un camarade une protection temporaire de leur plaie contre les souillures extérieures et aussi pour arrêter les hémorragies. Il permet de pratiquer un pansement provisoirement suffisant.
Souvent le blessé est porté directement par l’infirmier ou le brancardier qui l’a découvert sur le terrain. D’autres fois, il est conduit à destination sur un brancard aménager de manière à pouvoir passer par les chemins les plus resserrés et, pour ce motif, établie de telle façon qu’il peut être manié aussi bien par un que deux porteurs.
Un perfectionnement notable consiste dans l’emploi de brancards équipés sur des sortes de petits chariots très léger ou, mieux encore, combinés à des bicyclettes.
-Le Cacolet
Il est utilisé dans certaines circonstances, notamment pour les évacuations de blessés en montagne, où l’on fait également usage de traîneaux spécialement aménagés.
Le service de santé de l’armée belge, enfin prévoit, pour la relève de ses blessés, l’emploi de petites voitures brancard remorquées par des chiens.
De l’infirmerie régimentaire située en arrière de la ligne de feu, lorsque sa blessure ne lui permet plus de reprendre sa place dans le rang, le soldat est dirigé, après pansement, sur un hôpital d’évacuation ou de triage.
Ce nouveau transport s’accomplit dans des voitures régimentaires spécialement aménagées et renfermant des banquettes pour les malades voyageant assis ou des brancards pour ceux devant demeurer étendus.
Ces voitures sont le plus souvent traînées par des chevaux ou des mulets, parfois par des bœufs, comme cela est fréquent en Serbie. Aujourd’hui, cependant, on se préoccupe de leur substituer chaque fois qu’il est possible, des voitures automobiles qui permettent un transport à la fois plus rapide et plus confortable.
On utilise encore les voitures les plus diverses obtenues par voie de réquisition et dans lesquelles les blessés sont plus ou moins inconfortablement installés pour le voyage.
Les premiers postes de secours, situés à quelques centaines de mètres du front sont surtout la halte initial du blessé ou du malade; c’est la que se font les premiers diagnostics et le premier pansement complet; c’est là qu’on trie qu’on “filtre” pour ainsi dire les blessés, divisés par catégories suivant leur état.
Les ambulances et hôpitaux de première ligne où l’on pratique les amputations, jugés immédiatement nécessaires, les services de radiographie sont installés à l’arrière, à 15 ou 20 km du front.
-Les trains d’évacuations
A partir de l’hôpital d’évacuation ou ils font un séjour plus ou moins prolongé, jusqu’à l’hôpital de l’interieur où ils seront définitivement soignés, les blessés voyagent en chemin de fer.
Le train sanitaire réglementaire comprend un personnel médical suffisant: au moins deux médecins, un pharmacien, huit à seize infirmiers.
Le conseil municipal de Paris a organisé un certain nombre de trains sanitaires, avec cuisines, appareils de désinfection, le tout construit avec les deniers perfectionnements.
Au trains de blessés sont adjoints des wagons spéciaux renfermant un petit matériel médico-chirurgical, un petit matériel de désinfection, une cantine, une cuisine et une tisanerie.
Hôpitaux, Ambulances, Médecins et Infirmiers.
Lorsque son transport est possible, le blessé est envoyé à l’hôpital d’évacuation, situé tout proche d’une gare.
Autrefois dénommée gare tête d’étape, aujourd’hui gare d’évacuation. Il passe de là aux gares régulatrices, puis aux gares de répartitions, ensuite on l’envoie soit dans les hôpitaux et ambulances auxiliaires, dans les dépôts régimentaires, de réformés, de convalescence ou d’éclopé.
Tout cela ne va pas sans fatigue pour le blessé malgré tous les soins qui lui sont prodigués en cours de route.
-Le Service sanitaire pendant la guerre.
Chacun de nos corps d’armée comprend deux compagnies d’infirmiers de division et une compagnie de corps d’armée plus 16 ambulances et 12 sections d’hôpitaux, sans compter le grand nombre auxiliaire qui ont été versés dans le service sanitaire, les infirmiers volontaires et les dames de la croix rouge.
L’organisation d’un hôpital est des plus complexes: service de chirurgie, de médecines de pharmacie, d’administration, nourriture, bureaux d’inscriptions, d’entrée et de sortie des soldats etc..
C’est une hiérarchie compliquée que celle de l’hôpital, de l’administrateur au simple surveillant civil, du médecin en chef au plus modeste infirmier, du cuisinier en chef jusqu’aux laveurs de vaisselle, aux acheteurs de vivres, aux préposés à la distribution des objets de pansements, de pièces d’orthopédie et autres etc...
Il faudrait encore parler des dentistes, des masseurs, des services de désinfection et de stérilisation du matériel chirurgical.
Un hôpital est une ville, une petite ville où la moitié des habitants sont des malades que l’autre moitié s’efforce de guérir, de réconforter, où les femmes infirmières toutes blanches et aux gestes maternels donnent aux patients l’illusion de la famille absente.
-Les médecins civils
Dés la mobilisation, les médecins civils ont demandé à seconder leurs confrères de l’armée et se sont mis sous leurs ordres, aussi bien dans les ambulances de l’avant, que dans les hôpitaux de arrière.
Les étudiants en médecine, suivant le nombre de leurs inscriptions aux facultés ont reçu des affectations spéciales.
Les jeunes étudiants sont venus renforcer les cadres du corps des infirmiers; d’autres comme beaucoup d’élèves en pharmacie, de prêtres et les musiciens ont pris leur place dans les groupes de brancardiers.

Hôpitaux et Ambulances auxiliaires.
Dés que la guerre fut déclarée, les sociétés de la Croix Rouge organisèrent leurs ambulances et hôpitaux, et l’initiative privée s’offrit à obvier à l’insuffisance des locaux. Beaucoup de grands magasins, de grands hôtels et de maisons particulières devinrent autant d’annexes des hôpitaux militaires, aussi bien à Paris que dans la banlieue, dans les départements et jusqu’en Algérie ou en Corse.
Des nations alliées ou amies nous envoyèrent aussi des ambulances complètes, avec un matériel neuf et un personnel de médecins, d’infirmiers et infirmières qui rivalisent de zèle avec nôtres pour donner leurs soins aux malades et aux blessés de la guerre.
Une ambulance japonaise est venue de Tokio à Paris; l’Angleterre, la Russie, les Etats Unis, la Grèce etc... ont installé à Paris ou dans les environs des hôpitaux confortablement aménagés.
L’une des plus importantes est l’ambulance américaine de Neuilly qui possède 574 lits, un grande nombre de médecins et infirmières diplômées, des masseurs, 25 chirurgiens et 18 dentistes.
Un hôpital musulman crée par les soins des mariniers ambulanciers de France, à l’entrée du Bois de Boulogne, dispose d’une soixantaine de lits et traite plus particulièrement les blessures de la face.
Enfin les sociétés de la Croix Rouge ont transformé en ambulance quelques unes des péniches de la Seine, hôpitaux flottant; dont le bercement léger plait aux blessés et aux malades et qui sont facilement déplaçable.
La chirurgie aux armées.
Jadis beaucoup de blessés succombaient en cours de traitement, ceux qui survivaient demeuraient fréquemment infirmes.
L’emploi des armes modernes, la généralisation des méthodes de traitements antiseptique ont heureusement modifié l’ancien état des choses.
Grace à leur faible calibre, les projectiles lancés par les fusils en usage dans les armées modernes déterminent en général des blessures moins graves que celles causées par les anciennes armes.
Ainsi en est-il au moins quand les balles arrivent de “plein fouet” et ne rencontrent que les parties molles. Mais, si le projectile a basculé par suite d’un ricochet, s’il vient à rencontrer un os, alors les choses changent.
Quand la balle a ricoché, les délabrements produits peuvent être considérables. De plus comme les balles en venant buter sur l’obstacle qui les oblige à dévier de leur trajectoire normale se sont souillées de particules malpropres, les plaies qu’elles déterminent alors non seulement sont étendues et anfractueuse, mais elles sont de plus toujours infectées.
Quand les balles arrivant de plein fouet rencontrent un os, elles déterminent encore des fractures esquilleuses toujours graves.
Pour les blessures produites par les balles de shrapnell, par les éclats d’obus, enfin, elles sont toujours anfractueuses, souvent très étendues et en tout cas, toujours fortement infectées.
En dépit de la gravité de ces dernières blessures, la thérapeutique chirurgicale moderne n’est point désarmée.
Aujourd’hui, à l’encontre de la pratique ancienne, le chirurgien d’armée ne se presse plus de recourir au bistouri.
Actuellement, la grande précaution de la chirurgie est d’etre conservatrice. Aussi, les amputations et les résections que les chirurgiens de jadis pratiquaient couramment dans un but préventif, sont devenues aujourd’hui exceptionnelles et ne sont plus guère effectuées qu’en cas de nécessités pressantes.

La rééducation des blessés et infirmes.
La mécanothérapie a pour but de restituer à un grand blessé une partie de ses capacités fonctionnelles. Elle nécessite, par sa mise en oeuvre des installations particulières, grâce auxquelles ils devient possible de faire travailler non l’ensemble de l’appareil musculaire, mais seulement certains muscles, certaines articulations, à l’exclusion de tous les autres.
Le docteur suédois Zander a imaginé dans ce but un appareil des plus ingénieux, mais d’un prix très élevé.
On a pu remplacer en partie par d’autres dispositifs, comme celui de M.Leursus, formé de bâtis en bois munis de cordes convenablement distribuées, ou celui du Dr G.Privat, constitué par des crochets, des poulies, des cordes, des sacs plus ou moins de sable suivant la grandeur des efforts que le blessé doit exercer.
La pratique d’une simple machine à coudre suffit souvent à la rééducation d’un groupe de muscles.
Complications de blessures de guerre.
Les blessures de guerre, qu’elles soient produites par des balles de fusils, des éclats d’obus ou encore par armes blanches, sont sujettent à s’infecter. Presque fatalement ces blessures sont souillées par des débris de vêtements entraînés dans la plaie, par des parcelles de terre, lorsque le blessé séjourne sur le champ de bataille, par les projectiles eux mêmes au cours de leur passage ou de leur séjour dans les tissus.
tout ces éléments étrangers, fragments d’étoffes, parcelles terreuses, éclats d’obus ou autres, entraînent communément avec eux les pires microbes, en particulier ceux de la suppuration et aussi trop fréquemment ceux du tétanos et de la grangrène gazeuse.
Ces deux derniers en particulier, déterminent des complications redoutables.
-Le Tétanos
Produit par le bacille de Nicolaïev, le tétanos est une infection des plus graves.
Ce bacille de Nicolaïev secrète une toxine douée de propriétés convulsantes.
La thérapeutique moderne est heureusement armée contre le tétanos. En première ligne, elle dispose du sérum antitétanique, dont efficacité est surtout préventive.
Contre le mal déclaré, les injections de sérum sont notablement moins actives. Elles ne sont pas sans valeur, cependant, et des résultats heureux peuvent encore être obtenus avec le traitement tardif par le sérum antitétanique.
En dehors du traitement par le sérum, d’autres méthodes ont été proposées contre la redoutable infection, et toutes comptent des succès à leur actif.
Mentionnons le traitement classique par le choral administré à haute dose; celui de Baccelli par les injections d’acide phénique, celui par les infections hypodermiques d’oxygène, etc...
-La Gangrène gazeuse.
Produite par divers microbes et en particulier, semble t’il, par le Bacilus perfringent, la gangrène gazeuse est une complication redoutable qui entraîne souvent la mort.
On prévient les atteintes de gangrène par un nettoyage très minutieux des plaies, par l’application d’une rigoureuse antisepsie, par des débridements larges et étendus des plaies, dont l’objet est empercher tout rétention de pus.

Les maladies du soldats.
Dans toutes les guerres la maladie cause de plus grands ravages que le fer ou les balles.
La guerre actuelle fait exception à cette règle.
Depuis qu’elle se poursuit, l’état sanitaire des troupes est demeuré remarquablement bon.
Les maladies évidemment n’ont point été évitées. Mais elles ont été en nombre réduit et la seule qui ait un instant menacé de donner lieu à une épidémie redoutable, la fièvre typhoïde, a été rapidement arrêtée grâce aux mesures prises par le service de santé.
Quand aux autres affections épidémiques qui déciment communément les armées en campagne, la dysenterie, les typhus exanthématique et récurrent, le choléra etc...
Elles n’ont donné lieu qu’à un tout petit nombre de cas isolés ou même n’ont point été constatées.
Pour prévenir la contagion, il n’est pas de mesure plus importante à prendre que de veiller à la qualité des eaux d’alimentation qui doivent être soigneusement stérilisées.
Mais si dans la vie ordinaire il est relativement aisé de ne livrer à la consommation que des eaux exemptes de microbes pathogènes, rien n’est moins commode quand il s’agit d’alimenter des troupes en campagne. Aussi les soldats dans les tranchées seraient t’ils à peu près fatalement condamnés à contracter la fièvre typhoïde si l’on ne disposait heureusement d’une méthode efficace de vaccination grâce à laquelle les hommes peuvent être immunisés contre la redoutable affection.
-Le vaccin contre la typhoïde.
Deux vaccins qui différent surtout par leur procédé de fabrication, celui du professeur Chantemesse et celui du professeur Vincent, sont utilisées concurremment en France pour vacciner contre la Typhoïde.
Le service de santé de l’armée emploi le vaccin de Vincent qui présente l’avantage d’être polyvalent, c’est à dire d’avoir été préparé en vue de vacciner non seulement contre la typhoïde, mais aussi contre les affections paratyphoïdes.
La vaccination, pour être parfaite, exige quatre inoculations successives.
Celles-ci sont pratiquées à huit jours d’intervalle, si bien que le traitement vaccinateur complet nécessite un laps de temps de trois semaines.
Pour pratiquer une vaccination, on injecte en règle habituelle, au dessous de l’épaule, une quantité convenable, variant de un demi à un centimètre cube, d’une culture de bacille typhiques tués soit par la chaleur, soit par l’ether.
Si le sujet vacciné est en bonnes conditions, ces inoculations ne déterminent chez lui qu’une réaction modérée caractérisée d’habitude par un mouvement fébrile plus ou moins accentué le jour même de la piqûre.
Puis le lendemain, tout rentre dans l’ordre et le sujet peut reprendre sa vie habituelle.
Rien ne montre mieux du reste, la bénignité relative au traitement vaccinateur, comme ce fit qu’il a pu être appliqué aux hommes de troupes sur le front même de l’armée.
La vaccination antityphoïdique, cependant reconnait quelques contres indications. Elle ne doit être appliquée qu’avec de grandes précautions aux hommes ayant dépassé la quarantaine et elle est formellement contre indiquée chez les tuberculeux.
Chez les sujets ayant de l’albumine dans les urines etc...
Pour ces sujets qui ne peuvent sans inconvénient recevoir des injections de sérum antityphoïdique, on peut recourir à la méthode de vaccination par voie gastro intestinale au moyen des entéro vaccins.
-La dysenterie.
Cette maladie est avec la fièvre typhoïde, celle que les soldats ont le plus à redouter. Durant les guerres antérieurs, elle a fait, parmi les troupes de cruels ravages. Cette fois, jusqu’ici, elle a épargné nos armées. Notre service de santé dispose aujourd’hui, contre la dysenterie, d’un sérum curatif d’une efficacité éprouvée et qui permet en deux ou trois jours, après quelques injections, d’arreter complètement l’évolution de la maladie.
-Typhus exanthématique et typhus récurent.
Ces deux maladies épidémiques graves, surtout la première, n’ont point jusqu’ici fait leur apparition chez nos soldats. Les Allemands, contraire, ont eu à en souffrir et, de ce fait, nous devons prendre des précautions pour éviter la contamination de nos hommes de troupes, spécialement quand ceux ci viennent à occuper des tranchées conquises sur l’ennemi.
Pour se garantir efficacement contre la contamination, on devra veiller avec un soin minutieux à effectuer la destruction complète de ces répugnants parasites.
-Le Choléra
Aux Dardanelles, seulement des cas ont été signalés, et en vue de prévenir des contagions possibles, il a été pratiqué en grand nombre parmi nos hommes du corps expéditionnaire des vaccinations au moyen du sérum anticholérique préparé par l’Institut Pasteur de Paris.
En dehors de cette mesure de prophylaxie individuelle, pour prévenir le développement du choléra, il importe de surveiller avec le plus grand soin, l’hygiène des cantonnements, qui doivent etre entretenus avec la plus stricte propreté et désinfectés régulièrement.
De plus comme le bacille virgule, qui est le microbe du choléra, se transmet spécialement par l’eau, il importe de surveiller avec le plus grand soin, l’hygiène alimentaire des hommes de troupes et spécialement les eaux de boissons.

Lutte contre les parasites.
Le sarcopte de la gale et les poux sont les parasites les plus communs et aussi les plus gênants dont ait à souffrir les soldats en campagne. En raison de la difficulté où se trouvent les hommes vivant dans les tranchées de prendre tous les soins de propreté nécessaires ces parasites se multiplient avec une extrême abondance et ne tardent pas à constituer un véritable fléau pour ceux qui en sont les victimes.
Le sarcopte ou Acarus scabiei, est l’agent déterminant de la maladie cutanée connue sous le nom de “gale”. Il ne se transmet d’un sujet à un autre qu’à la faveur d’un contact prolongé.
Contre l’Acarus scabiei, nous disposons de diverses recettes efficaces. La plus connue est la pommade soufrée d’Elmerich.
L’emploi de ce remède permet d’obtenir la guérison de la gale en une seul séance.
Il doit être accompagné d’une désinfection des vêtements à l’étuve.
On peut encore utiliser avec succès le traitement suivant préconisé par Elher, médecin de l’hôpital communal de Copenhague.
Faire prendre au malade, durant vingt minutes, un bain de propreté au savon neutre. Le frotter ensuite et l’enduire d’onguent au jus de soufre pendant une demi heure. Saupoudrer la peau et faire se revêtir le malade, qui le lendemain prend un nouveau bain de propreté et revêt ensuite du linge et des vêtements propres.
Les poux pouvant attaquer l’homme sont de trois sortes, les poux de têtes, les poux du corps et ceux du pubis.
Ces insectes dégoûtants se multiplient avec une extrême rapidité. Il constituent un danger réel étant susceptibles de transmettre les germes de diverses affections contagieuses, en particulier du typhus exanthématique et du typhus récurrent.
La destruction des diverses sortes de poux présente de réelles difficultés. La principale tient à cette particularité que les lentes ou pontes des poux résistent fréquemment aux traitements employés ou du moins, nécessitent des traitements particuliers.
Quoiqu’ il en soit, les méthodes de destruction des poux sont très variées. L’alcool camphré et mieux encore, l’huile camphrée, les pulvérisations de benzine, l’enfumage par le tabac, les lotions au pétrole, à la benzine, au chloroforme, l’essence d’eucalyptus, le vinaigre chaud additionné ou non de sublimé à 1 p.1000, l’insufflation de poudre de pyrèthre, la pulvérisation avec la solution alcoolique d’ anisole, constituent les agents les plus actifs de destruction des répugnants parasites.
Tous ces procédés, du reste auxquels il convient encore d’ajouter, pour l’épouillage des vêtements au moins, le passage à l’étuve, sont inégalement pratiques. Certains ont l’inconvénient grave de mettre en jeu des produits toxiques ou irritant et surtout des produits inflammables.
De tous ces procédés le meilleur, celui à l’anisole, a le défaut grave en pratique d’être d’un prix de revient élevé qui s’oppose à sa généralisation. Le mieux donc, en pratique courante, est de recourir à l’emploi de la benzine, en ayant soin de prendre les précautions nécessaires pour éviter les accidents.
L’hygiène du soldat.
Autrefois, les maladies dans les armées faisaient davantage de victimes que les balles et les obus. il n’en est plus de même aujourd’hui.
l’état sanitaire des troupes est grandement amélioré, grâce d’une part à excellente alimentation que reçoivent régulièrement les troupes, grâce au service merveilleusement bien fait de l’intendance et d’autre part, à l’observance des mesures d’hygiène prescrites par le service de santé.
C’est ainsi que la fièvre typhoïdique, qui menaça un moment d’exercer de grands ravages, a pu être arrêtée dans son extension par la pratique de la vaccination rapidement généralisée à tous les hommes de la zone du front.
Le typhus, qui est l’une des affections les plus redoutables pour les armées et qui, du reste, n’a pas épargné nos ennemis, n’a point fait son apparition dans nos lignes.
La méningite cérébro-spinale, la dysenterie, maladies fréquentes dans les milieux militaires, combattus par les sérums, n’ont donné lieu qu’à de petites épidémies localisées rapidement.
Des précautions fort judicieuses ont d’ailleurs été prises pour éviter l’apparition des épidémies, et au cas où elles surgiraient, pour en prévenir l’extension.
Des laboratoires mobiles, dirigés par des chimistes et des bactériologiste exercés, procèdent sur le front même des armées aux examens nécessaires des eaux et des produits alimentaires.
En dehors de ces mesures générales, la vulgarisation des principes les plus essentiels de l’hygiène a conduit la grande majorité des soldats à prendre personnellement des précautions tutélaires.
Tous les hommes, aujourd’hui, savent que l’eau constitue, lorsqu’elle est impure, un agent redoutable de contamination. Tous aussi savent l’importance de sa stérilisation et prennent à cet égard des précautions spéciales.
Les ordonnances rendues par l’autorité militaire pour combattre l’alcoolisme parmi les hommes de troupe ont encore concouru notablement à sauvegarder l’état sanitaire de nos soldats.
-Les bains et les douches.
Nos soldats tiennent à être propres, mais il était difficile de réaliser une installation pratique sur le front.
Dans les tranchées de 2e et 3e ligne, nos hommes toujours ingénieux, ont su établir des appareils un peu rudimentaires, mais suffisant pour que chacun puisse prendre sa douche froide ou chaude tous les huit jours, au moment de la relève.
Le matériel est peu compliqué: des tonneaux sciés en deux, de vieilles marmites ou des bacs découvert dans les usines en ruines, quelques mètres de tuyaux à gaz, un fourneau de fortune, et c’est tout.
Depuis, lors des appareils plus pratiques tout en restant simples, ont permis à nos poilus de connaitre un système de bains presque confortable, et souvent quand on se trouve à proximité, l’eau chaude est fournie par les cuisines roulantes régimentaires.
En rivière, dans la belle saison, la baignade reste réglementaire comme en temps de paix, mais il faut veiller aux surprises possibles.
Les soldats anglais, aussi soucieux que les nôtres de se baigner fréquemment, avaient amené avec eux des appareils démontables complets qui suivent toujours leurs troupes.
Les russes emmènent avec eux de véritables établissement de bains ambulants, pour bains de vapeurs surtout, qui circulent sur des trains spéciaux avec 22 voitures.
Wagon vestiaire, wagon citerne, étuves à vapeur, chambres de repos, salles de désinfection et de réparation pour vêtements etc...
L’eau chaude et la vapeur sont fournies par la locomotive, qui assure en même temps le chauffage des wagons.

-L’hygiène du corps et des pieds.
Le froid et la compression exercée par les chaussures occasionnent souvent en hiver deux affections assez graves qu’on appelle le mal des tranchées et la gelure des pieds, qui sont distinctes, encore que les apparences symptomatiques soient les mêmes.
Le mal des tranchées est caractérisé surtout par des troubles graves de la circulation, avec parfois des menaces de gangrène. Il semble que la gêne circulatoire soit déterminée par des chaussures étroites, par des bandes molletières trop serrées, et par la station prolongée dans la boue froide.
Des traitements divers ont été préconisés contre ces accidents; ils varient du reste suivant le degré des lésions produites.
Dans les cas moyens, on emploie avec succès le pansement à l’alcool glycériné -iodé, suivant la formule ci après:
-Alcool à 70° --- 80 C.C
-Glycérine ordinaire --- 20 C.C
-Teinture d’iode du Codex --- 1 C.C
Il est toujours bon d’ailleurs, de recourir le plus tôt possible, à l’examen d’un médecin.
Les Docteurs Debat et Brocq ont employé avec un certain succès la méthode biokinétique du Dr Jacquet. Celle ci consiste, le malade ayant les jambes levées en l’air, à lui faire exécuter périodiquement des mouvements variés et répétés.
Le gelure des pieds sera évitée si l’on a soin de porter des chaussures suffisamment larges, des chaussettes en laine, en frottant le pied avec un corps gras. On évitera autant que possible la station prolongée dans la boue ou l’eau glacée.
Pour purifier les Eaux de boissons.
Souillées par les infiltrations, les eaux destinées à la boisson de l’homme et à abreuvement des animaux doivent plus que jamais subir des traitements particuliers pour redevenir “potable”, c’est à dire être bues sans danger. Nous indiquons ici les plus simples et les plus efficaces de ces traitements.
-Ébullition.
Une ébullition de 20 minutes stérilise complètement l’eau. Mais elle a perdu tous ses gaz, il faut “aérer’’ l’eau bouillie en la fouettant, en l’agitant ou en la laissant tomber de haut dans les récipients.
-Traitement chimique.
L’alun est un procédé rapide de clarification, à la dose de 2 à 3 grammes pour 10 litres, suivant le degré de trouble de l’eau à épurer.
Une eau brute contenant 55500 germes par centimètre cube, ne renfermait plus que 9975 germes deux après l’action de l’alun.
Le permanganate de potasse est très recommandable pour opérer soit sur des petites quantités d’eau soit dans les puits.
Procédé au permanganate pour petites quantités à traiter :
Pour un litre d’eau, employer :
a)
Permanganate de potassium pulvérisé --- 0,03 gr
Alun --- 0,06 gr
Après agitation, persistance d’une légère teinte rose, ajouter par litre:
b)
Hyposulfite de soude pulvérisé --- 0,03 gr
Carbonate de soude sec du commerce --- 0,06 gr
Filtrer sur un tampon de coton hydrophile pour obtenir une eau parfaitement limpide.
Procédé au Permanganate pour la stérilisation d’un puits:
Pour rendre potable l’eau d’un puits contaminé on adoptera la technique suivante:
1°- Déterminer le volume d’eau à désinfecter en relevant le diamètre du puits et le niveau de l’eau au moyen d’une ficelle tendue par un poids.
2°- Jeter dans le puits, en se servant d’une bouteille, une solution de permanganate à 1 p.100, en employant un litre de solution pour hectolitre du puits.
3°- Attendre une demi heure, puis prélever un échantillon avec une bouteille pour s’assurer que l’eau a conservé une couleur lie de vin.
Ensuite projeter dans le puits par poignées le contenu d’un petit sac renfermant de la braise ou du charbon pilé et du sable fin grillé, mélangé dans la proportion de:
Braise --- 1/4
Sable --- 3/4
Au bout de 3 à 4 jours, le charbon est déposé et la désinfection est assurée.
Ce procédé donne une eau complètement stérile, mais à la condition que l’infection du puits ait été causée par des déjections ou des matières putrides venues du dehors et non pas par une contamination d’origine lointaine de la nappe souterraine.
Stérilisation par l’iode.
L’emploi de l’iode et de l’hyposulfite de soude est très pratique et efficace pour de petites quantités d’eau de boisson. En voici la technique:
Préparer trois séries de paquets:
N°1
Iodure de potassium --- 10 gr
Iodate de soude --- 1,60 gr
Pour 100 paquets.
N°2
Acide tartrique --- 10 gr
Pour 100 paquets.
N°3
Hyposulfite de soude --- 10 gr
Pour 100 paquets.
Mode d’emploi:
1°- prendre 10 litres d’eau.
2°- mettre dans un verre d’eau un paquet n°1 et un paquet n°2, faire dissoudre en agitant.
3°-Verser dans les 10 litres d’eau
4°- Attendre 10 minutes et ajouter un paquet n°3
L’eau redevient limpide et peut être bue immédiatement.

Les dames de la Croix Rouge
La société de la Croix Rouge, fondée le 22 août 1864, comprend en France trois société:
-Société de secours aux blessés militaires des armées de terre et de mer;
-L’union des Femmes de France;
-L’association des Dames Françaises.
Sous le drapeau de la Croix de Genève les trois sociétés restent indépendantes les unes des autres, mais sont rattachées au Service de santé militaire qui les contrôle depuis le décret de 1913.
Il existe au Ministère de la Guerre une direction du service de santé et dans chaque région de corps d’armée une direction locale.
Dès la mobilisation, chaque Société fit appel à ses infirmières inscrites, c’est à dire à celles qui, après avoir suivi les cours enseignant au siège des Sociétés ou dans les dispensaires indépendants, avaient obtenu un diplôme.
Ce diplôme n’est délivré à la postulante qu’après engagement pris par celle-ci de se rendre en cas de guerre au poste qui peut lui être assigné.
-Les Infirmières
Au moment de la déclaration de guerre, la Croix Rouge disposait donc d’un nombre important d’infirmières, mais insuffisant vu le nombre des hôpitaux qui s’ouvrirent en quelques jours. Des infirmières secondaires vinrent les aider.
Les fonctions d’infirmières sont gratuite; les dames de la Croix Rouge se rendent au moyen de leur propres ressources à l’hôpital qui leur est désigné.
Bagages et trousseau, tout est à leur frais.
La tenue de ville comporte une pèlerine bleue ainsi qu’un voile de même couleur portant l’insigne de la Croix Rouge.
La tenue d’hôpital, en toile blanche est composée d’une longue blouse d’un tablier à poche et d’un voile de linon, le tout portant l’insigne ordinaire.
Le blanchissage se fait au compte de l’infirmière.
Chaque société possède des équipes d’infirmières qui consentent à etre envoyées dans les postes lointains comme le Maroc et les Balkans.
Dès son arrivée à l’hôpital désigné, l’infirmière signe un engagement de servir durant la guerre.
Elle peuvent au cours de leur service, être appelés à changer d’hôpital.
le personnel des hôpitaux auxiliaires porte un brassard de “neutralité” ainsi qu’une carte nominative d’identité revêtue de la signature du délégué régional et du directeur du service de santé.
Quand arrivent des blessés, aussitôt on les débarrasse de leurs vêtements. On leur donne des soins de propreté. Ils ont d’ailleurs été déjà pansés en cours de route, après les premiers soins donnés aux premières lignes du front.
L’infirmière, après avoir pris la température de l’arrivant et vérifie son pansement attend la visite du médecin chef qui procédera à l’examen complet des blessés.
-Les pansements.
Les pansements se font à la salle d’opération ou au lit des blessés, par les médecins ou par les infirmières. Celles-ci prennent la température, donnent les soins, exposent aux médecins le cours de la blessure ou de la maladie.
-A l’hôpital
Les heures de service dépendent des directions et surtout du nombre des infirmières faisant fonction dans l’hôpital. Il en est qui viennent à l’ambulance douze heure par jour, sans interruption de dimanches et de jours de fêtes, d’autres qui se renouvellent par quarts de sic heures etc...
Chaque hôpital ou ambulance possède un réfectoire spécial aux infirmières qui peuvent y prendre leur repas et y goûter à leurs frais.
Le prix fixé par la direction, varie de 1 franc à 1,25 francs.
Aucune indemnité n’est allouée aux infirmières ni à leurs familles en cas de maladie ou de décès au cours du service.