Bonne visite >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>
Un site pour se souvenir, un site pour ne pas oublier...
Massif de
Saint-Thierry
14-18
3e Régiment bis de Zouaves
27 et 28 Mai 1918
En date du 26 mai 1918, le 3e régiment bis de zouaves se porte en avant pour contrer l'avancée de l'armée allemande.
Le 27 mai 1918, le 3e bataillon et l'état major se déplace à Chenay, le 1er bataillon est à Merfy et le 2e se situe à Trigny.
Retranscription du J.M.O du régiment en date du 28 mai 1918.
28 Mai 1918
2e Bataillon: Le 28 mai vers 09h00, l'ennemi tente de s'infiltrer par le boyau Touraine, menant à Villers-Franqueux, et d'encercler la 6e compagnie.
La première section sous les ordres du Lieutenant Colry attaque l'ennemi à la grenade par la tranchée Dumont: en même temps le Sous-Lieutenant Lévit à la tète de sa section, se porte au devant de l'ennemi par le boyau Puy de Dome et la tranchée Touraine refoulant l'ennemi de ses anciennes positions.
Le peloton de la 5e compagnie en position à l'ouvrage Touraine et deux sections de mitrailleuses contribuant au succès de cette opération.
Vers 11h00, le bataillon reçoit l'ordre de se replier et de venir défendre les pentes Nord de la croupe du Fort de Saint-Thierry en liaison à gauche avec le 3e bataillon qui occupera le col de Trigny et à droite avec le 6e tirailleur qui doit occuper le saillant du village de Villers-Franqueux.
Les ordres sont donnés en conséquence.
La 6e compagnie doit occuper la lisière Ouest du bois du château de Toussicourt, la 7e compagnie occupe les tranchées du château, 1 peloton de la 5e compagnie reste à la station de Villers-Franqueux, l'autre peloton en soutien dans le boyau des Zouaves.
Le mouvement doit commencer par la 6e compagnie, la 7e doit suivre, la 5e protège la retraite.
Sous le feu violent de l'ennemi, la 6e compagnie effectue sa retraite en bon ordre et arrive sur les emplacements vers 12h30.
la 7e compagnie a beaucoup plus de mal à se décrocher.
Les tirailleurs sont parti sans prévenir, laissant le flanc droit à découvert.
Les Anglais étaient passés avant au lieu de couvrir le repli.
L'éboulement des boyaux causé par le bombardement de la mâtiné retardait d'autre part l'écartement de la compagnie par le boyau des Zouaves. Ils ne put être assez rapide.
La demi section qui se trouvait en arrière pour protéger la retraite, commandé par le brave Sergent Sinier fut coupée de la compagnie au carrefour du boyau longeant la route 44 et le boyau des Zouaves, elle fit une résistance héroïque mais fut massacrée ou prise par les allemands.
Le Sous-Lieutenant Guillon qui se trouvait à ce moment le dernier dut faire le contact dans le boyau des Zouaves pour arrêter la progression des boches. Notre mouvement a été entièrement éventé. ils nous tâtonnent de plus en plus et déclenchant un violent tir de barrage sur Villers-Franqueux et le bois du château de Toussicourt.
La 7e compagnie parvient au prix de fatigue inouie et de pertes terribles à atteindre la tranchée Diane prés du Chateau du Toussicourt.
Elle ne peut se replier à la 6e compagnie, un bataillon allemand progresse dans la direction du col de trigny.
Les 6e et 7e compagnies se replient en combattant pied à pied et en formant des crochets défensifs à gauche jusqu'à hauteur de la crête du col de Trigny, fort de Saint-Thierry, ou le chef de bataillon organise la résistance.
Pendant ce temps, le peloton de la 5e compagnie resté à l'ouvrage Touraine contenait difficilement les allemands. Il parvint pourtant à se dégager et à 12h30 arrive à l'emplacement qu'il devait occuper dans le boyau des Zouaves prés du château de Toussicourt.
L'autre peloton lutte jusqu'au dernier moment sur son emplacement de la station de Villers-Franqueux, village abandonné par les tirailleurs. Il se replie directement dans les bois vers le Sud après de violents combats au corps à corps avec les allemands.
Le Lieutenant Caldeu qui à reçu directement des ordres du Colonel Wild et du Colonel Courtiron de se relier coûte que coûte avec le 6e tirailleur qui doit occuper Villers Franqueux, tente une résistance désespéré dans le boyau des Zouaves.
Débordé à droite et à gauche, le Lieutenant Caddéo se jette vers l'Est sur Pouillon et à travers des marais qui rendent la marche excessivement pénible, parvient à l'Ouest de Pouillon, où avec le Capitaine Vergrette, il tente de résister.
Déborder à gauche, le détachement est obligé de se retirer sur la crête de Merfy ou il trouve des éléments du bataillon de Vulpiliére.
Le Lieutenant Caddéo rejoint son bataillon vers 20 heures.
La compagnie de mitrailleuses est elle même arrivée, section par section ayant du , sous la poussés rapide de l'ennemi, abandonné du matériel.
Le bataillon était disposé sur le chemin allant de la cote 180 à Pouillon, le centre au dessous du Fort de Saint-Thierry.
Il occupe un front de 600m, sa gauche est appuyer au 3e bataillon, sa droite au 6e tirailleurs.
Un boyau perpendiculaire à notre position permet aux boches de progresser à la grenade. Ils sont repoussés à plusieurs reprises mais ils installent un Grenatenwerfer à proximité et nous arrosent.
Vers 20h30, le 6e tirailleurs à notre droite est repoussé à plusieurs reprises, la situation est très critique.
Le chef de bataillon adresse de nombreux comptes rendu à ce sujet, le 6e tirailleurs abandonne bientôt, par ordre, complètement sa position, découvrant notre droite.
Les allemands s'infiltrent dans le ravin en arrière de nous, coupant notre seule voie de repli.
A 20h40, l'ordre arrive enfin de se replier. Le mouvement devant se faire par échelons successif jusqu'à Bouleuse.
Le mouvement venait à peine de commencer que les boches attaquent en masse à la faveur de l'obscurité au cri de "En Avant !!!"
De violents corps à corps ont lieu et les 6e et 7e compagnies, en particulier, ne peuvent se retirer qu'au prise de plus grandes difficultés.
Le bataillon arrivait à Bouleuse le 29 Mai à 5h du matin.
Les pertes pour ces trois jours (26.27.28 Mai) avaient été de:
-1 officier
-10 tués
-66 disparus
-94 blessés
3e bataillon: A 5 heures des éléments ennemis essaient d'attaquer la ligne de la 11e compagnie.
Ils pénètrent dans un poste avancé d'où ils sont chassés par une contre attaque énergique commandée par le Lieutenant Vincensini commandant la 11e compagnie, qui est tué.
Peu après l'ennemi essai de nouveau de s'infiltrer en se dissimulant dans les cultures et en utilisant le boyau du Luxembourg. Les défenseurs du barrage du boyau sont mis hors de combats ; mais la progression de l'ennemi est arrêtée par l'attitude énergique du sergent Konietz, de la CM3, qui s’élance à la rencontre de l'ennemi dans le boyau, tue deux allemands a coups de pistolet et met les autres en fuite à coups de grenades.
Les mitrailleuses fauchent ceux qui s'avancent à travers champs et l'attaque ennemie échoue. A la même heure, la droite anglaise fléchit vers la tour de Rouquemont. La 10e compagnie se porte en ligne sur cette position. A 6 heures, un officier anglais annonce au commandant la 10e compagnie qu'il se repli.
Le Lieutenant commandant la 10e compagnie organise un crochet défensif sur la crête de Rouquemont et la compagnie s'oppose par le feu à toute progression de l'ennemi, dont les assauts sont brisés par le feu des F,M et des fusils de la 10e compagnie.
Mais l'ennemi, profitant du couvert des bois, s'infiltre et presse d'avantage la droite anglaise qui fléchit découvrant le flanc de la 10e compagnie. A 8h45 le commandant de la 10e compagnie rend compte qu'il va être débordé à gauche et qu'il est obligé de conformer son mouvement à celui des anglais. A la même heure la 9e compagnie rend compte qu'elle reçoit des balles dans le dos. A 9h l'ordre de repli est donné et la mission du bataillon est d'occuper la ligne Col de Trigny, château de Toussicourt, Villers Franqueux. Le mouvement doit s’exécuter sous la protection de la 11e compagnie qui doit retarder l'ennemi, un peloton de mitrailleuses lui est adjoint à cet effet. La 9e compagnie se repli par le village d'Hermonville, emportant à bras deux grands blessés au poste de secours.
La 11e compagnie en liaison avec le bataillon Lessieur ( 2e bataillon) tient la cote 180 d'ou elle commande les débouchés de Cauroy et de la ferme du Luxembourg, par le ravin de Rabassa. Cette compagnie rompt par échelon, retardant la marche de l'ennemi. Les 3 compagnies du bataillon et le PSP viennent occuper la ligne Col de Trigny- cote 188 – Fort de Saint Thierry, couvert à la lisière du bois de Toussicourt par une patrouille composée d'une parti des agents de liaison du bataillon, commandée par le tambour major Haby qui prolonge l'action de la 11e compagnie dans sa mission de couverture.
A 14 heures , la ligne du bataillon est jalonnée par les points ci dessus indiqués, et les unités sont placées dans l'ordre suivant : PSP a gauche en liaison avec le bataillon Lambin, 9e compagnie au centre, 11e compagnie à droite en liaison avec le bataillon Lessieur. La 10e compagnie est en soutien derrière le centre du dispositif. La CM3 est répartie sur l'ensemble du front du bataillon.
Les allemands s'infiltre en grand nombre par le bois de Toussicourt et sous la protection de nombreuses mitrailleuses placées sur la crête de la ferme saint Joseph, essaient de déboucher du bois pour aborder la crête entre la cote 188 et le fort de Saint Thierry. Accueillis par un feu violent de mitrailleuses du FM et de fusil, ils sont rejetés dans le bois. Après une violente préparation a l'artillerie de campagne et d'artillerie de petit calibre (47mm) l'ennemi tente en vain vers 16h de déboucher du bois. Il essai ensuite l'infiltration à la gauche du bataillon de mitrailleuses avec deux machines, se glissent entre la 9e et les pionniers et prennent à revers la 9e compagnie. La section de l'adjudant Richard de la 9e compagnie lui fait feu et ouvre sur eux un feu violent. Un mitrailleur est tué, les autres s'enfuient, abandonnant les mitrailleuses qui sont ramassés par un peloton de la 10e compagnie engagé en ce point pour établir la liaison entre la 9 et le PSP. A 19h la 9e compagnie est attaqué à la grenade, l'ennemi essaie de déboucher du bois, mais le feu des mitrailleuses, FM et fusil l’arrête et il renonce a toute nouvelles tentative.
Sur la droite, le bataillon Lessieur est vivement attaqué à maintes reprises. Une section de la 11e compagnie établit un crochet défensif avec une section de la CM3 ; les feux nourri de ces éléments protègent la gauche du bataillon Lessieur et enrayent les tentatives allemandes de débordement de cette unité. Mais dans les bois, les allemands s'infiltrent a droite du bataillon Lessieur, et menacent de descendre dans le ravin au sud du Fort de Saint Thierry. L'ordre de repli général est donné à 21h30. Le mouvement s’exécute sous la protection de 2 escouades de FM par compagnie, sans incident, sans aucune gène de la part de l'ennemi. Le bataillon se forme à Trigny et par Muizon, Rosnay gagne le cantonnement de Mery Premecy, ou il arrive le 29 mai à 4 heures du matin.
A signaler au cours de cette marche de 16 km, le bon esprit, la discipline et l'endurance du personnel de la CM3, qui a porté tout son matériel sur le dos sans en perdre aucune parti.
Les pertes du bataillon pendant ces trois ( 26,27,28 mai) jours ont été de :
-1 officier tué (lieutenant Vincensini) 11e compagnie.
-2 officiers blessés
-9 soldats tués
-71 soldats blessés
-19 disparus